Tableaux Vivants

Surfer sur le web fait partie des activités actuellement les plus prisées. L’offre culturelle y est pléthorique et on comprend aisément qu’il est vital  pour les artistes de traverser le tunnel en essayant par tous les moyens  disponibles de partager leur art et faire connaître leurs productions. Habituellement j’use du web avec parcimonie. Toutefois, pendant les semaines qui viennent, je ferai part aux lecteurs d’Entre Les Lignes de quelques coups de coeur nés au hasard de mes pérégrinations numériques. 

Sous le lien  :https://www.youtube.com/watch?v=m9sNpbcLAzM j'ai rencontré un spectacle dit « Tableaux Vivants ». La troupe italienne Ludovica Rambelli Teatro que jusqu’hier je ne connaissais pas, s’est réappropriée une forme de spectacle populaire au XVIII siècle. Ces tableaux vivants consistaient à prendre la pose pour évoquer une scène qui pouvait, par exemple, avoir pour thème des sujets religieux, comme la nativité, ou mythologiques. Les tableaux vivants pouvaient aussi être une sorte d’arrêt sur image soit au théâtre ou à l’opéra où instrumentistes et chanteurs suspendaient musique et action pour laisser apprécier l’éclat de la scène. 

Ici, La Conversione di un cavallo , consiste en ce que les acteurs du Ludivica Rambelli Teatro recomposent des tableaux du Caravage (1571-1610). Munis de quelques tissus, aidés par des lumières étudiées, soutenus par le Requiem de Mozart, c’est au détail près que l’on retrouve vingt trois oeuvres du maître Lombard. Les drapés, les attitudes des corps, les expressions des visages, les accessoires, tout concourt pour amener une intense émotion. Après cette expérience, que ce soit dans une église ou dans un musée, personne ne pourra plus croiser un Caravage d’un oeil distrait. Pour vous faire une idée, j’ai choisi un montage de 16 minutes de André Caron et qui ne reprend qu’une partie du spectacle. Mon regret va au fondu enchaîné entre les vraies toiles et le tableau vivant alourdissant la performance. Bien entendu, toutes les dates de ce spectacle sont annulées, et si jamais, lorsque tout sera réparé, un vent favorable amenait cette troupe italienne vers nos contrées, il ne faudra pas manquer d’aller les applaudir. 

Si je privilégie cette troupe, c’est qu’il s’agit de représentations devant le public. Car il semble que les peintures du Caravage soient très inspirantes pour ce genre d’exercice et il existe d’autres performances « Tableaux vivants », mais qui sont filmées, dont celle que Studio24 moving photo a mis en place sous le titre « Per Grazia Ricevuta», tableaux vivants d’all’opera di Caravaggio :  https://www.youtube.com/watch?v=WGdb-zSpUwI .  Réalisés en studio ces tableaux vivants sont beaucoup plus  lents et plus sophistiqués que ceux proposés en spectacle où les choses sont forcément moins contrôlées.

Voulant compléter mon information sur tableau vivant, j’ai découvert une réalisation des « Fées électriques » aux antipodes du classicisme du Ludovica Rambelli Teatro et qui n’a aucun rapport avec le Caravage. Il s’agit d’une Compagnie québécoise manifestement portée sur l’humour. De mon point de vue, sa relecture de la mythologie grecque «histoires scabreuses des dieux avec les mortels », relève de la pantomime. Les acteurs bougent, les scènes commentées, il y a des images animées et des masques. Ce spectacle bref et burlesque date de 2013. Voir :  https://www.youtube.com/watch?v=YrTMxpQlaB0. Bien entendu le thème du tableau vivant n’est pas épuisé, libre à chacun de faire le tour de toutes les variantes disponibles. 

Autres informations :  https://www.ludovicarambelliteatro.it/