R comme rédacteur en chef
Par Théophraste ! par G. Lefèvre, le 26 août 2021

Dans le film « The Post », Steven Spielberg met en scène le rédac-chef et l’éditrice du Washington Post s’affrontant autour de la publication de documents secrets du Pentagone à propos de la guerre du Vietnam. Photo de l’affiche du film.
Cet abécédaire a été écrit en une époque où n’existait pas encore d’écriture inclusive et où la majorité des postes dans la presse, notamment écrite, étaient tenus par des hommes. Le nombre de femmes journalistes a considérablement augmenté et certaines ont conquis les plus hauts postes dans les rédactions, dont celui de rédactrice en chef. Merci de lire « rédacteur en chef/rédactrice en chef » et d’ajouter le féminin aux différentes fonctions évoquées dans ce texte !
Le rédacteur en chef était longtemps considéré comme le premier des journalistes face à une direction qui n’est plus que très rarement constituée de patrons de presse mais le plus souvent d’industriels de tous genres finançant une presse pour des motifs tout aussi divers mais de plus en plus rarement pour servir le journalisme. Le rédacteur en chef est devenu le chaînon entre la direction et la rédaction.
Certains rédac-chefs ont à cœur de protéger les intérêts rédactionnels, d’autres valorisent l’outil économique avant l’information journalistique, d’autres encore ne visent dans ce statut que leur gloire personnelle. Même dans le service public, le rédacteur en chef est soumis non pas à des pressions économiques externes mais internes (restrictions, économies) et au poids des influences politiques. En Belgique, du côté néerlandophone, les rédacteurs en chef sont le plus souvent des commentateurs politiques intervenant dans la vie politique ; ils ont constitué un groupe professionnel à côté des instances représentatives des journalistes.
Quoi qu’il en soit, le rédacteur en chef est le responsable de la rédaction à laquelle il doit donner les impulsions et les coups de freins indispensables à la rigueur et à la qualité de l’information. Il doit se tenir au courant de tout, être à l’écoute de l’univers médiatique, politique et économique. Il doit soutenir ses journalistes, les défendre mais aussi les contrôler et brider certaines ardeurs parfois dangereuses pour la crédibilité de l’information. C’est donc en principe un journaliste expérimenté et qui est passé par diverses rubriques du média d’information afin d’en bien connaître les innombrables facettes. Il doit aussi être le confident, l’arbitre des secrets le plus délicats à dévoiler ou à taire selon ce que l’on estime être l’information utile aux citoyens. Un rôle difficile lorsque le sensationnalisme prime sur l’information utile à la société.
Premier de la rédaction et dernier de la direction, le rédacteur en chef doit avoir le sens de la diplomatie pour gérer ses équipes. Il est assisté par des chefs de rubriques (monde, société, politique, faits-divers, sports, environnement, opinions, etc.) Chacun.e est en principe flanqué.e d’un.e secrétaire de rédaction.
Il assure le contact avec les services de publicité afin de veiller à ce que des parutions publicitaires ne contreviennent pas aux valeurs et à la déontologie du média. Il est surtout le premier interlocuteur du public qui souhaite exprimer ses opinions, ses cartes blanches, ses critiques, ses reproches, ses suggestions. Il devient ainsi l’emblème du média auprès de l’extérieur. Un rôle passionnant, éprouvant parfois, essentiel toujours.
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