semaine 20

#copfele

Edito par Jean Rebuffat, le 02 juin 2017

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Capture d'écran d'un site bien connu du 45ème potus: twitter. Le mot-dièse cofveve est devenu une star. Mais le dessin de Xavier Gorce, tweeté par lemonde.fr, nous rappelle que l'humour est la politesse du désespoir.

Il était une fois un président du pays le plus puissant de la planète qui seul contre tous, estimait que deux cents pays ne rêvaient sous couvert de sauvetage de la planète que d'embêter son pays à lui sous le vague prétexte qu'il est aussi le principal pollueur au monde. Dans sa hâte de rédiger ses lois, ordonnances, décrets et tweets (pour lui c'était la même chose, en 140 signes on n'embête pas trop le peuple et chacun sait qu'un bon slogan vaut mieux qu'une mauvaise idéologie), il commit une faute de frappe et angoissa presque autant l'univers avec ce mot incompréhensible, covfefe, qu'avec tout le reste. Il voulait dire qu'en dépit de l'unanimité de la couverture de la presse, il était autant climatosceptique que son vice-président est darwinosceptique. C'est bien connu, la presse fabrique et dessoude ses idoles au gré de ses caprices. Il a raison, l'oncle Donald: la plupart des gens pensent comme lui. Même en France, ce pays qui s'est à nouveau mis en tête d'être le flambeau des lumières, de l'écologie et des droits de l'homme réunis.

La covfefe française, manipulée, a ainsi successivement créé de toutes pièces Emmanuel Macron et pour être sûre de la réussite de sa mauvaise action, mue par un cabinet noir dont l'existence ne fait aucun doute puisque personne n'arrive à en démontrer l'existence (si ce n'est pas là la preuve éclatante du complot médiatique, je ne suis plus journaliste), cette même covfefe a coulé le paquebot Fillon (mergitur nec fluctuat). Pendant ce temps-là, à gauche, la covfefe a d'abord voulu torpiller la candidature bolivarienne de Juan-Luca Insumi y Melenchon avec l'évidente complicité des sondeurs, eux-mêmes sous la coupe du parti socialiste qui à l'époque n'était pas encore parti, précisément, et qui, c'est notoire, était le plus ferme soutien de l'ultralibéralisme. Puis la covfefe et les sondeurs illuminés ont retourné leurs armes contre Benoît Hamon (tour). Les desseins du Très Haut et de ces fomenteurs de coups bas (non, Juan-Luca, je ne t'ai pas appelé) ont cette particularité d'être impénétrables. À chaque fois, évidemment, ceux qui aiment le condamné à mort hurlent et quand la tempête s'est déplacée vers un autre port qui se croyait bien à l'abri oublient leurs cris et chuchotent qu'il faut soutenir les médias ferrant les marcheurs qui nous ont fait marcher. Rien que son prénom, tiens, Richard, si ce n'est pas un indice...

Bref, Donald a raison: la presse est aux ordres des autres, on fait bien de ne pas l'écouter, c'est une version moderne de l'Inquisition. Et Donald fait comme tout le monde: il ne croit ce qu'il y a dans les journaux que quand ils pensent exactement comme lui. Il n'hésite donc pas à fêler la Cop 21, ce diktat d'un réseau mafieux regroupant les Parisiens et les journalistes tous stipendiés par les fabricants d'éoliennes. C'est vrai, quoi: il n'a pas été élu pour protéger les habitants de Paris, mais ceux de Pittsburgh. Dont le maire, aussitôt, rappelle qu'il est pour l'accord de Paris. Il est vrai que Donald aurait de la peine à citer un seul maire d'une grande ville américaine qui, à sa place, aurait fait comme lui. Mais justement, c'est bien connu, l'acharnement médiatique dont le pauvre Trump est victime indique assez qu'il a raison puisqu'il est l'homme à abattre. (Je devrais éviter ce terme: aux États-Unis, avec toutes ces armes en vente libre, cela s'est déjà vu.) D'ailleurs à mon tour je me joins aux dénigreurs - j'adore les complots, j'ai toujours rêvé d'en être - pour observer que contrairement à ce qui est généralement dit, il y a un autre chef d'État qui s'en tamponne le coquillard comme de son premier bain de sang, de la Cop 21. Non, Donald, t'es pas tout seul. Il y a aussi Bachar, ce type dont tu crois qu'il dirige une scierie quelque part entre Bruxelles et Jérusalem.

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