L'avenir de la Belgique sera rayonnant
Edito par Jean Rebuffat
Eh oui, on construisait déjà des prototypes de centrale nucléaire en 1951, quand les photos de presse étaient encore en noir et blanc... Document libre de droits fourni par le gouvernement américain et disponible sur Wikimédia
On reste tout de même baba devant l'impudence manifestée par la NVA, même si l'on voit bien que la campagne électorale 2018 (communales) et 2019 (le reste) a déjà commencé en Belgique. Le dernier avatar laisse songeur: la commande d'une étude pour voir si d'aventure en 2040 on ne pourrait pas reconstruire... une nouvelle centrale nucléaire alors qu'en théorie, la Belgique devrait être sortie du nucléaire en 2025.
C'est la loi. Mais la loi, pour un parti populiste et nationaliste, c'est comme n'importe quoi qui ne lui plaît pas: on peut s'asseoir dessus. Le désavantage, avec les centrales nucléaires, c'est justement ce qu'on ne peut pas faire, s'asseoir dessus. On peut s'asseoir sur la tête des réfugiés soudanais, sur les états d'âme des droits-de-l'hommistes comme nous, sur les droits constitutionnels, sur la sécurité sociale, bref, sur à peu près tout et la NVA ne s'en prive pas, mais faudra-t-il vraiment attendre qu'une centrale explose en Europe occidentale pour qu'on se rende compte de la folie rétrospective que fut l'option nucléaire?
Ah, l'atome, il avait tout pour plaire. Pas de risque de pénurie de carburant. Bon marché. Pas d'effet de serre. Créateur d'emplois. Il y a donc un demi-siècle, on a donc commencé à construire des centrales électriques. Mais les déchets? Et le vieillissement des centrales? Après nous les mouches (fussent-elles mutantes)! Et voilà comment une idée immédiate devient un poison pour l'avenir. Même économiquement, il y a de quoi frémir: tout ça coûtera beaucoup plus cher à démanteler qu'à construire. Le nucléaire, c'était vraiment acheter l'avenir à crédit sans savoir comment on allait payer. Une cavalerie dramatique qui jusqu'ici, n'a été catastrophique qu'à Tchernobyl et Fukushima, mais patience, le sarcasme est facile mais évident: l'avenir s'annonce rayonnant. Radieux. Même Engie (Électrabel) n'a plus le nucléaire dans ses cartons européens, c'est dire!, et s'est déclaré sous le coup de l'étonnement en apprenant que l'université de Gand avait été chargée d'une étude sur le coût et la faisabilité d'une centrale nucléaire en Belgique au milieu du XXIème siècle.
Ah, il paraît que c'est pour démontrer que ce n'est pas possible. Hélas, impossible n'est pas NVA...