Tous au charbon pour sauver la planète
Edito par Jean RebuffatLa Cop28 qui s'est ouverte cette semaine à Dubaï est très révélatrice du fonctionnement aberrant (voire cynique) du monde tel qu'il va (ou plutôt, tel qu'il court à sa perte). L'endroit, d'abord. Y a-t-il lieu plus magique qu'un état producteur d'énergies fossiles, chaud et gros consommateur pour y observer le phénomène du réchauffement climatique et prendre de solennels engagements, la main sur le cœur mais la tête ailleurs? On voit bien que priment des considérations géopolitiques et l'intérêt économique immédiat, joint au regard vers le voisin qui n'a qu'à montrer le bon exemple, puisqu'il prêche si bien. Comme dans le débat fin du monde fin du mois, où la fin du mois finit par l'emporter. Peut-être les perspectives du développement économique induit par les filières plus respectueuses de l'environnement pourraient-elles au moins éclaircir le tableau mais les plus faibles savent déjà que seules des miettes du gâteau ne leur seront pas impossibles d'accès, même si, comme suggéré notamment par le président de la République française, on décidait de prêter désormais des fonds aussi en fonction des aspects verts et durables du projet.
Le problème est que ce vibrant appel, aussi fondé soit-il, fait sourire quand on examine la distorsion entre le discours et les actes. Comme souvent, l'humour est la politesse du désespoir. Bien sûr qu'il a raison, Emmanuel Macron, quand il souligne qu'il faut accélérer la diminution de l'emploi des énergies fossiles, à commencer par le charbon! Mais alors, pourquoi avoir retardé de plusieurs années la date de fermeture des quatre centrales électriques à charbon de l'Hexagone?