semaine 20
Portrait de Henry Landroit
Pour remettre les idées à l’endroit...

Travailler, c'est pénible...

Le 27 juin 2018

 

Depuis que le taux de « pénibilité » des métiers pourra influencer l’âge auquel nous aurons droit à la pension, les différentes corporations se bousculent au portillon du ministère pour faire valoir leurs droits... La dernière en date : les douaniers !
Il y a pourtant longtemps que l’on sait que le travail, c’est pénible ou plutôt, le plus souvent, difficile. Il suffit de se pencher sur l’étymologie du mot : trepalium, instrument de torture. Mais Littré comme d’autres linguistes après lui, a contesté cette étymologie...
Quoi qu’il en soit, dans le langage commun, ce terme a aussi bien une intention péjorative que valorisante comme dans « beau travail » par exemple.
J’ai donc été étonné d’entendre puis de lire que le travail des enseignants allait être reconnu comme pénible. Certes, je ne nie pas qu’il puisse être difficile (particulièrement au niveau secondaire), mais probablement ni plus ni moins que bien d’autres métiers qui exigent aussi des compétences diverses, non seulement des savoirs, mais également (et surtout ?) du savoir-faire, de l’entregent, des connaissances dans le domaine psychologique, une culture générale approfondie, etc.
À ce titre, je crains que la plupart des professions ne se reconnaissent dans cette description sommaire et se croient autorisées à réclamer une reconnaissance de pénibilité automatique...
Personnellement, ayant travaillé près de quarante ans dans l’enseignement, je n’ai pas eu l’impression de pratiquer un métier particulièrement pénible. Difficile, compliqué, certes, mais pas pénible... Évidemment, la pensée de Confucius a dû m’accompagner durant toute ma carrière (« Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie »), ce qui n’est pas le lot de tous les travailleurs. Ainsi, « aimer son travail » est-il devenu une expression peu utilisée. Comment en est-on arrivé là ?
Et pourtant, au seuil de la retraite, il y a deux types de personnes. Celles qui l’ont attendue patiemment pour avoir enfin le temps de réaliser des rêves inachevés ou pour tout simplement développer des passions jusque là impossibles, et celles qui sont inquiètes, stressées à l’idée de disposer de tout leur temps désormais, elles ne savent pas comment gérer cette liberté si chèrement acquise.
Ça doit exister, mais si ce n’est pas le cas, je vais lancer une entreprise de « coaching » pour permettre à la seconde catégorie de se préparer au grand saut. Je vais enfin me faire un fric bête !

 

 

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