Foeticide féminin
Question d'optique par Jean-Frédéric Hanssens, le 24 février 2017
C'était en mars 2008 dans les petites rues de Jaisalmer en Inde. Cette petite fille est une rescapée d'une tradition d'une cruauté inadmissible qui incite les mères à tuer leurs filles à la naissance. Comme l'écrit Célia Mercier (1) " C’est dans le clan des Rajpouts Bhatti, une caste aux origines guerrières du Rajasthan, qu’elle est appliquée de manière presque systématique. Selon le recensement de 2011, dans le district de Jaisalmer, le sexe-ratio est de 874 filles pour 1000 garçons chez les enfants de moins de six ans. Dans cette population, on compte 69.610 garçons pour 60.853 filles. On peut donc estimer a minima que 6.000 petites filles manquent à l’appel."
Fin 2014, le Premier ministre indien Narendra Modi a lancé une campagne « Save girls, save the girl child » à « ne pas tuer leur fille parce qu’ils veulent un garçon », il a décrit le foeticide féminin comme de la « maladie mentale ». Seulement, il ne s'attaque pas directement à la question de la dot qui demeure la raison principale de l'infanticide des filles, souligne Célia Mercier.
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(1) « Seule fille de mon village » de Sugan Kanwar, avec Célia Mercier, édition Flammarion, octobre 2014
Lire aussi : https://projet51.com/2016/06/27/bilan-de-notre-etape-en-inde-par-marion/

Photo © Jean-Frédéric Hanssens
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