Le parapluie bouddhiste
Question d'optique par Jean-Frédéric Hanssens, le 24 juin 2016
C'était cette année au Laos dans la campagne aux alentours de Luang Prabang.
Nous roulions trop vite à mon goût. Le chauffeur était pressé de rentrer en ville. Après une longue descente sinueuse, nous touchons le fond de la vallée. Il est obligé de ralentir pour traverser un pont étroit. Je scrutais depuis plusieurs minutes la luminosité rasante de cette fin de journée qui léchait la plaine. A présent, nous avançons au pas, j'ai le temps d'apercevoir la campagne et des silhouettes dans les champs. Cette fois je lui demande de s'arrêter, ce qu'il fait manifestement à contre cœur. Après quelques centaines de mètres à travers ces champs d'un vert éclatant , je repère ce parapluie couleur safran, la teinte utilisée par les bouddhistes qui se rapproche le plus de l'or. Cette tonalité utilisée sur les statues n'est pas l'expression ostentatoire de richesse ou de rareté, mais l'or représente la pureté intrinsèque de la pensée déliée (délivrée) des attaches mondaines et individuelles. La robe couleur orange est le signe du renoncement librement adopté par celui qui la porte.
Et cette femme qui assemblait paisiblement des petites bottes de persil plat était là comme un cadeau qui m'était donné pour embellir cette scène.

<p>Photo © Jean-Frédéric Hanssens</p>
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